- EAN13
- 9782080241566
- Éditeur
- Mialet Barrault Éditeur
- Date de publication
- 12/04/2023
- Collection
- Littérature française
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Papier - Mialet Barrault 21,00
La nuit dernière, j’ai rêvé encore de Doña Gracia. Sur elle j’avais lu
beaucoup de livres qui me la montraient tout en me la cachant. Soudain elle
m’apparaissait telle qu’en elle-même, vivante et traversant le temps, de la
Renaissance au XXIᵉ siècle. Je savais qu’elle était une construction, un
double qui se multipliait à travers l’écriture de l’autrefois. Mais je savais
aussi que j’avais besoin d’elle aujourd’hui. Qu’elle m’offrait ce modèle de
vie que j’avais recherché dans d’autres femmes de l’Histoire et de mon
histoire. Qu’elle me tendait ses fils pour débrouiller l’écheveau. Née
nouvelle-chrétienne en 1510 et morte juive en 1569, doña Gracia voua son
immense fortune à soudoyer les grands pour fuir l’Inquisition, tout en venant
en aide aux juifs convertis persécutés dans l’Europe catholique de Charles
Quint. De Lisbonne à Anvers, Venise et Ferrare, elle accomplit un
invraisemblable périple pour finir à Constantinople, où le sultan Soliman le
Magnifique l’accueillit, elle et les siens. De la Corne d’or, elle décréta
l’embargo sur Ancône, port des États pontificaux, et construisit un havre pour
les opprimés à Tibériade. Pour la première fois, les juifs et les marranes se
dressaient face à la haine, sous la bannière d’une femme.
beaucoup de livres qui me la montraient tout en me la cachant. Soudain elle
m’apparaissait telle qu’en elle-même, vivante et traversant le temps, de la
Renaissance au XXIᵉ siècle. Je savais qu’elle était une construction, un
double qui se multipliait à travers l’écriture de l’autrefois. Mais je savais
aussi que j’avais besoin d’elle aujourd’hui. Qu’elle m’offrait ce modèle de
vie que j’avais recherché dans d’autres femmes de l’Histoire et de mon
histoire. Qu’elle me tendait ses fils pour débrouiller l’écheveau. Née
nouvelle-chrétienne en 1510 et morte juive en 1569, doña Gracia voua son
immense fortune à soudoyer les grands pour fuir l’Inquisition, tout en venant
en aide aux juifs convertis persécutés dans l’Europe catholique de Charles
Quint. De Lisbonne à Anvers, Venise et Ferrare, elle accomplit un
invraisemblable périple pour finir à Constantinople, où le sultan Soliman le
Magnifique l’accueillit, elle et les siens. De la Corne d’or, elle décréta
l’embargo sur Ancône, port des États pontificaux, et construisit un havre pour
les opprimés à Tibériade. Pour la première fois, les juifs et les marranes se
dressaient face à la haine, sous la bannière d’une femme.
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