- EAN13
- 9782081245747
- Éditeur
- Flammarion
- Date de publication
- 13/04/2010
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Papier - Flammarion 9,00
> Disponible prochainement Le libéralisme est, fondamentalement, une pensée
double: apologie de l'économie de marché, d'un côté, de l'État de droit et de
la libération des mœurs de l'autre. Mais, depuis George Orwell, la double
pensée désigne aussi ce mode de fonctionnement psychologique singulier, fondé
sur le mensonge à soi-même, qui permet à l'intellectuel totalitaire de
soutenir simultanément deux thèses incompatibles. Un tel concept s'applique à
merveille au régime mental de la nouvelle intelligentsia de gauche. Son
ralliement au libéralisme politique et culturel la soumet, en effet, à un
double bina affolant. Pour sauver l'illusion d'une fidélité aux luttes de
l'ancienne gauche, elle doit forger un mythe délirant: l'idéologie naturelle
de la société du spectacle serait le néoconservatisme, soit un mélange
d'austérité religieuse, de contrôle éducatif impitoyable, et de renforcement
incessant des institutions patriarcales, racistes et militaires. Ce n'est qu'à
cette condition que la nouvelle gauche peut continuer à vivre son appel à
transgresser toutes les frontières morales et culturelles comme un combat
anticapitaliste. La double pensée offre la clé de cette étrange contradiction.
Et donc aussi celle de la bonne conscience inoxydable de l'intellectuel de
gauche moderne.
double: apologie de l'économie de marché, d'un côté, de l'État de droit et de
la libération des mœurs de l'autre. Mais, depuis George Orwell, la double
pensée désigne aussi ce mode de fonctionnement psychologique singulier, fondé
sur le mensonge à soi-même, qui permet à l'intellectuel totalitaire de
soutenir simultanément deux thèses incompatibles. Un tel concept s'applique à
merveille au régime mental de la nouvelle intelligentsia de gauche. Son
ralliement au libéralisme politique et culturel la soumet, en effet, à un
double bina affolant. Pour sauver l'illusion d'une fidélité aux luttes de
l'ancienne gauche, elle doit forger un mythe délirant: l'idéologie naturelle
de la société du spectacle serait le néoconservatisme, soit un mélange
d'austérité religieuse, de contrôle éducatif impitoyable, et de renforcement
incessant des institutions patriarcales, racistes et militaires. Ce n'est qu'à
cette condition que la nouvelle gauche peut continuer à vivre son appel à
transgresser toutes les frontières morales et culturelles comme un combat
anticapitaliste. La double pensée offre la clé de cette étrange contradiction.
Et donc aussi celle de la bonne conscience inoxydable de l'intellectuel de
gauche moderne.
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