La philosophie du Mont-blanc
EAN13
9782246799832
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

La philosophie du Mont-blanc

Grasset

Indisponible

Autre version disponible

Au milieu du XVIIIe siècle, lorsqu'il surgit dans un paysage où nul ne l'avait
jamais repéré, si ce n'est vaguement, comme " montagne Maudite ", le mont
Blanc symbolise un nouveau regard porté sur la nature, celui de la science, si
différent du regard religieux qui tendait à diaboliser le relief. Le XIXe
siècle amplifie cette réhabilitation. Les écrivains romantiques se pressent à
Chamonix et dans l'Oberland bernois érigés en temples de la nature.
L'alpinisme fascine. On y voit la synthèse du progrès scientifique, du
sentiment esthétique et de l'exploit individuel.
Ainsi, sur les pentes du mont Blanc, naît une épopée positive, vérifiable, qui
délivre le sentiment épique des mythes chevaleresques. Jeune, rationnelle,
pacifique, sportive, l'aventure alpine découvre expérimentalement le cadre
conceptuel qui inspirera le nouvel olympisme. Premiers héros " démocratiques
", les grands alpinistes victoriens - Whimper, Croz, Mummery... - préfigurent
les stars du sport moderne.
Dans une civilisation hantée par la violence et le sacré, cette apparition
d'un enthousiasme ludique et profane suscite d'inévitables résistances.
Séduisant, dynamique, médiatique, le " laboratoire alpin " promeut une vision
décontractée du temps libre qui heurte ceux qui associent l'oisiveté à une
faute qu'il faut racheter par la pénitence ou transcender par la guerre. A la
fin du XIXe siècle, quand la fièvre nationaliste fragilise la paix européenne,
les imprécations fusent contre les Alpes " dégradées " par une mode "
superficielle " et " cosmopolite ". Ce premier procès cristallise déjà les
éloges et les anathèmes qui vont rythmer l'ascension irrésistible des loisirs
de plein air dans le monde contemporain.
Rompant avec les chroniques traditionnelles de l'aventure alpine, La
Philosophie du mont Blanc restitue les Alpes parmi les " lieux de mémoire "
qui ont façonné la civilisation.

Né en 1949 en Corse, Nicolas Gludici est journaliste. Il a notamment publié Le
Crépuscule des Corses (Grasset) et Le Problème corse (Milan).
S'identifier pour envoyer des commentaires.