La Femme de Parihaka
EAN13
9782367344980
Éditeur
Au vent des îles
Date de publication
Collection
LITTERATURE
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Fiches UNIMARC
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La Femme de Parihaka

Au vent des îles

Litterature

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De nos jours, Nouvelle-Zélande. Un professeur d’histoire retraité, d’origine
maorie, se penche sur le journal de son aïeule, retrouvé dans les archives
d’une institution religieuse d’Auckland. Croisant son regard avec celui
d’Erenora, il entame une plongée mouvementée dans l’histoire de la région
sacrée du Tanaraki au XIXe siècle, marquée par la colonisation anglaise. Alors
qu’elle n’a que quatre ans, Erenora subit de plein fouet la brutalité de la
guerre de conquête menée par les Européens en perdant ses parents dans des
conditions tragiques. Elle est rapidement adoptée par une veuve en même temps
que deux autres orphelines — qui deviendront ses sœurs et compagnes
d’aventure. Elle retrouve une certaine tranquillité à Parihaka, nouveau
village composé de cultivateurs et d’éleveurs, dirigé par Te Whiti et Tohu,
deux leaders charismatiques et pacifiques, deux « prophètes », imprégnés de
philosophie chrétienne tout autant que de culture maorie. Mais le fragile
équilibre est une fois de plus menacé par la guerre qui oppose les forces
coloniales britanniques et les tribus maories. Les deux leaders de Parihaka,
sanctuaire démilitarisé, vont convaincre leur communauté de s’engager dans une
forme de lutte inédite, la résistance passive, afin de sauver leurs terres et
leur mode de vie. Mais les hommes du village sont petit à petit arrêtés et,
après des jugements grotesques et expéditifs, déportés en divers lieux du
pays. C’est le cas d’Horitana, le mari d’Erenora, retenu prisonnier dans un
endroit secret et condamné à la pire des tortures par un colon sadique
assoiffé de vengeance. N’écoutant que son courage et sa volonté, la jeune
femme s’embarque alors pour un voyage épique pour retrouver et délivrer
Horitana. Se faisant passer pour un homme, redoublant d’ingéniosité pour
protéger ses sœurs, qui l’accompagnent, elle traverse villes et campagnes en
déjouant les pièges et les dangers, se lie d’amitié avec des compatriotes et
quelques Européens, découvre dans toute son horreur le traitement réservé aux
Maoris sur leur propre terre. Chaque pas de son odyssée la rapproche de son
mari, qui se meurt au fond d’une grotte sur une île désertique gardée par un
homme énigmatique, motivé par des enjeux inattendus, et sa jeune fille
infirme. À travers les voix de ces deux individus liés par un destin commun,
celle de l’historien retraité et celle d’Erenora, Witi Ihimaera déploie une
histoire d’amour hors normes : entre deux êtres, Erenora et Horitana, héros
tragiques librement inspirés de l’opéra Fidelio, composé par Beethoven. Mais
histoire d’amour aussi entre une communauté et ses leaders et, finalement,
entre un peuple et sa terre. Une œuvre totale : un texte indubitablement,
profondément maori, à la frontière entre mythes et traditions, à une époque
troublée mais irrigué de références et d’inspirations européennes (Fidelio,
L’Homme au masque de fer, Shakespeare). « Naturellement, Taranaki est bien
plus qu’une montagne. C’est un tipuna, un ancêtre, né dans un passé mythique.
A l’époque où les montagnes étaient capables de se déplacer, Taranaki avait
essuyé une déception amoureuse avec Pihanga, un autre volcan, et s’était
éloigné à l’ouest pour s’en remettre ; le fleuve Whanganui coule aujourd’hui
dans le profond canal creusé par le trajet du Taranaki. » « Il avait une voix
grave, enjôleuse et un brin moqueuse. Erenora n’avait jamais aimé que l’on
s’adresse à elle avec une telle familiarité, elle lui renvoya d’un ton acerbe
: — Je n’obéis pas aux hommes ! Verse l’eau toi-même ou demande à une autre de
t’aider ! Ripeka aurait été ravie de s’en charger. Horitana ne fut pas vexé.
Il rit. » « Cette terre est à nous, déclara-t-il. Les nuages s’étaient
accumulés sur le Tanaraki et une secousse soudaine s’échappa des en-trailles
de la Terre — un frisson d’anticipation. Les oiseaux s’élancèrent en flèche
dans les airs et les bœufs meuglèrent. Te Whiti proclama alors ces propos
stupéfiants : la lutte avec les Pakeha était loin d’être terminée, mais les
Maoris répondraient dorénavant sans les armes. « Nous défendrons nos terres
par la résistance passive » affirma-t-il. Versatile et prolifique, premier
romancier māori à être publié, Witi Ihimaera est l’auteur de douze romans et
six recueils de nouvelles. Il a écrit pour le théâtre et le cinéma, coproduit
des films et documentaires, édité plusieurs livres sur les arts et la culture
de Nouvelle-Zélande et enseigné à l’université d’Auckland. Il a reçu de
nombreux prix prestigieux, dont le prix inaugural Star of Oceania de
l’université d’Hawai’i en 2009, le prix de la Arts Foundation of New Zealand
en 2009, le Toi Māori Maui Tiketike Award en 2010 et le Premio Ostana
International Award décerné en Italie en 2010.
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