La gangrène et l'oubli, La mémoire de la guerre d'Algérie
EAN13
9782707183002
Éditeur
La Découverte
Date de publication
Collection
Poche / Essais
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

La gangrène et l'oubli

La mémoire de la guerre d'Algérie

La Découverte

Poche / Essais

Indisponible

Autre version disponible

La parenthèse de la guerre d'Algérie ne sera pas refermée tant que la réalité
de ces années de larme et de sang continuera d'être travestie. En France, le
remord se mêle au ressentiment pour faire ce qui fut. Une guerre civile a eu
lieu dont l'armistice n'est pas en vue. Il faudrait pour cela s'accorder sur
une interprétation commune des évènements. En Algérie, un gouvernement
chancelant entretient une vision arrangée de l'Histoire sur laquelle il a
fondé trente ans durant sa légitimité. L'oubli a les mêmes conséquences des
deux côtés de la Méditerranée. A force d'être niée, la réalité resurgit à
intervalle régulier avec la violence des eaux dormantes. Des révoltes de fils
de harkis à la désagrégation du FLN, c'est la même onde de choc, celle des
années 1954-1962, qui continue de se propager. Sans la mémoire de ces années
là de tels évènements sont indéchiffrables. Et, par conséquent sans remède. Si
les Français se sont accordés tant bien que mal sur une vision commune de la
période 1939 – 1945, l'histoire de leurs " années algériennes " reste à écrire
par eux c'est-à-dire à exorciser. C'est à quoi s'emploie Benjamin Stora avec
ce livre, où il s'efforce d'éclairer les mécanismes de " fabrication de
l'oubli " . L'originalité de cette démarche est d'embrasser d'un même regard
une histoire à deux faces, la française et l'algérienne, sur une période
longue, qui va des prémices de la guerre d'Algérie à aujourd'hui. Cette vision
grand angle montre que les ressorts de l'occultation se sont mis en place dès
l'origine du conflit... (...) Comme le suggère son titre, cet essai prévient
qu'en politique l'oubli peut gangrener le corps social. L'actualité sur les
deux rives de la Méditerranée, le rappelle surabondamment.
S'identifier pour envoyer des commentaires.