Le times, journal de prison, 1959
EAN13
9782916130576
ISBN
978-2-916130-57-6
Éditeur
Chemin de fer
Date de publication
Nombre de pages
148
Dimensions
23,1 x 17,4 x 1,6 cm
Poids
494 g
Langue
français
Code dewey
848.91403
Fiches UNIMARC
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Le times, journal de prison, 1959

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Chemin de fer

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Le 23 décembre 1958, quand ce journal commence, l’événement capital de la vie d’Albertine s’est produit : elle a rencontré Julien. Depuis le jour de la Saint-Jean 58, ils se sont juré de ne plus se quitter. A peine trois mois de liberté commune et ils sont arrêtés, séparés, avec interdiction de communiquer. Julien est libéré en décembre, Albertine doit payer son évasion de 1957.
Le times apparaît alors comme l’entreprise par laquelle Albertine introduit dans sa cellule un interlocuteur, un témoin, un «autre» dont elle a besoin pour «trouver une chance de se définir». Et cet autre prend évidemment la figure de Julien. Alors qu’on pourrait s’attendre à un journal témoin de la douleur de l’enfermement, on découvre une éternelle déclaration à l’être aimé, où l’amour occupe la place maîtresse. Est-ce bien là une jeune fille de 21 ans qui écrit ? On ne se lasse pas d’être surpris, par tant de sagesse et de maturité. Et si l’on suit pas à pas les événements majeurs de la vie d’Albertine – c’est l’époque où son mariage se prépare – c’est avant tout une conscience lucide, profondément aiguisée, à la recherche de soi dans les multiples contradictions dans lesquelles elle est enferrée qui nous est donnée à lire. Quand se voir, se toucher sont impossibles, quand à peine il est permis de se rencontrer devant témoins et des deux côtés d’un grillage, quand un mariage se bâcle en quelques minutes, ces pages apparaissent comme le moyen de se forger une certitude, de se convaincre malgré les doutes qu’un destin est possible.

C’est là, en effet, la plus grand qualité de ce texte : nous assistons à la naissance d’un écrivain. Une langue s’invente, nourrie de l’expérience carcérale, ce mélange d’argot, d’anglicismes et de langue classique parfaitement maîtrisée qui fera le succès des trois romans publiés de son vivant et qui, encore aujourd’hui, apparaît d’une extraordinaire modernité. Le times peut être lu comme source et matrice de toute l’œuvre à venir.
Le times s’interrompt le 3 novembre 1959. C’est que Julien passe en jugement le 4 novembre et qu’il est condamné à quinze mois de prison. Dès lors, les lettres qu’ils échangent depuis leurs cellules remplacent l’écriture du journal.

Nous avons confié à Béatrice Cussol, qui a illustré Je hais les dormeurs de Violette Leduc, le soin de réunir autour d’elle quatre artistes pour travailler sur le journal d’Albertine Sarrazin : Dominique de Beir, Fabienne Audéou, Anne-Lise Coste, The Pit.
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